D’abord, une immense joie. Puis une certaine gêne. Telle est la fragrance diffuse que laisse dans son sillage le spectaculaire freedom world show consécutif à la libération d'Ingrid Betancourt.
Qu'explose le feu d'artifice de la félicité est légitime, après tant d'années d'angoisse ; qu'il nous aveugle et nourrisse un rideau de fumée pour cacher la vérité n'est pas acceptable. Six ans durant, la gestion par l'Etat français de l'affaire Betancourt a été contestable. La libération du 2 juillet ne tient pas du miracle, elle est le fruit d'un patient travail de l'armée colombienne et d'une inflexible volonté du président Uribe : ne pas négocier avec les Farc, ne pas leur laisser un instant de répit, les détruire. Or, à Paris, cette constance lui a valu alarmes et sarcasmes : il mettait en danger la vie des otages, n'avait pas les moyens de sa politique, n'était qu'un stratège d'opérette. Mais voici qu'un homme d'État surgit de l'uniforme du général Tapioca, et la France des diplomates applaudit : ne devrait‑elle pas, avant de s'adonner à des réjouissances qui sont déjà une récupération, présenter ses excuses ?
Extrait de l’éditorial de Christophe Barbier – l’Express N° 2975
EVENE - Citation du Jour
vendredi 11 juillet 2008
Compassion émolliante...
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