EVENE - Citation du Jour

samedi 11 avril 2009

OGM : une responsabilité envers les générations futures

Les plantes cultivées par l'homme, comme le blé, le riz, le maïs, ou la pomme de terre, qui représentent plus de 70 % de l'alimentation humaine, ont une longue histoire de domestication. Les travaux menés au cours du XXe siècle ont été effectués en particulier pour protéger ces plantes contre les maladies et pour améliorer leur capacité de production.
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Les résultats spectaculaires de la biologie moléculaire des plantes obtenus au cours des trente dernières années, en particulier en France, permettent désormais l'introduction des gènes par des méthodes plus rapides, plus efficaces et plus précises que les techniques d'hybridation utilisées auparavant. Deux traits ont été ciblés jusqu'ici par ces nouvelles méthodes, dites transgéniques, qui sont la résistance à des chenilles herbivores (dites phytophages) et à certains herbicides.
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Notre propos vise l'avenir de la transgénèse des plantes, bien au-delà des seules résistances (utiles par ailleurs) aux insectes ou aux herbicides. De nombreux laboratoires publics et privés travaillent en effet en ce moment sur l'adaptation des plantes aux contraintes de l'environnement. Contrairement à un animal, une plante ne peut se déplacer pour échapper au manque d'eau ou à une température excessive. Les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) sur les changements climatiques prédisent une accentuation des phénomènes de désertification, compromettant en particulier les cultures d'espèces faiblement tolérantes à des déficits hydriques.
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Plusieurs grands pays développent en ce moment, avec un succès remarquable, ces recherches et leurs applications. La France, malgré une situation de quasi-blocage dans ce domaine, possède des atouts formidables dans ses laboratoires universitaires et dans ceux du CNRS, de l'INRA (agronomie), du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), ainsi que dans le secteur semencier. Notre pays se doit à lui-même, et doit à ses futures générations de chercheurs scientifiques et aux populations menacées par la faim dans les décennies à venir, de reprendre un rôle de leader dans le domaine des biotechnologies végétales.

Tribune parue dans le journal LE MONDE du 31.01.08 et signée Alain Boudet, Michel Caboche, Michel Delseny, Rolland Douce, Christian Dumas et Georges Pelletier

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