EVENE - Citation du Jour

vendredi 16 janvier 2009

MONARCHIE ABSOLUE...

Nicolas Sarkozy, dans une formule peu élégante à l’égard de son prédécesseur, a évoqué les rois fainéants pour justifier son activisme présidentiel depuis son élection.

Que les Français veuillent un chef de l’Etat actif, usant de toutes les prérogatives que lui confèrent les instituions, répondant aux urgences comme aux exigences de ses responsabilités, c’est une évidence. Que le suffrage universel, lorsqu’il se prononce à l’occasion d’une élection majeure, soit honoré par celui qui en a été le mandataire, nul ne le conteste.

Mais exercer sa mission n’est pas décider seul en République. Avoir le pouvoir n’est pas détenir tous les pouvoirs. Et c’est là la dérive, le glissement, et pour tout dire la confusion.

Nicolas Sarkozy prétend être le seul légitime alors qu’il n’a qu’un pouvoir dans la République, celui de l’exécutif, et encore, pas en totalité. Aussi, la remise en cause du droit d’amendement, la volonté de limiter l’intervention du Parlement, au prétexte de mieux le protéger, la manœuvre réduisant les marges d’actions de l’opposition pour faire prétendument son bonheur malgré elle, ce n’est pas une modernisation, une rationalisation. C’est une mise au pas, une soumission, un abaissement.

Il en est de même sur l’audiovisuel, quant au passage visant à supprimer la publicité qui abroge, annule, anéantit, les modestes progrès acquis depuis 20 ans pour libérer les ondes et les médias de la tutelle de l’Etat.

Et enfin, quand le Président décide lui-même de la fin du juge d’instruction, comme si c’était lui qui avait la seule autorité pour en juger -c’est le cas de le dire- sans prononcer dans le même temps l’indépendance du parquet, c’est en définitive s’assurer pour le pouvoir en place les moyens d’éviter que de petits juges viennent régler de petites affaires plus ou moins nauséabondes que la politique peut parfois générer.

Bref, tout cela, pour rester dans la métaphore monarchique, c’est du despotisme éclairé, ce qui finirait par faire regretter le temps des Mérovingiens.

François Hollande - Mercredi, 14 janvier 2009

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